Salade de 4e gamme : l’association de producteurs donne de la visibilité
L’association des producteurs de légumes frais destinés à l’industrie de la quatrième gamme a été reconnue association d’organisations de producteurs nationale (AOPn). Elle représente plus de 400 maraîchers français, unis par des enjeux de production communs et en demande de visibilité sur leur marché si spécifique.
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L’association « Asso Leg 4G » a été créée en 2023 autour de sept organisations de producteurs et quatre sociétés de production indépendantes. À La fin de l’année 2024, elle a été reconnue Association d’organisations de producteurs nationale (AOPn) pour les salades destinées à la transformation pour la quatrième gamme. L’AOPn vient légitimer la représentativité de l’association, pesant environ 80 % des volumes produits en France de salades vendues en sachet prêtes à l’emploi.
« Réfléchir ensemble est plus porteur »
Désormais reconnue en AOPn, l’association permet à ses membres d’« échanger un certain nombre d’informations », commente Loïc Letierce, son président. L’objectif des producteurs est d’abord de se connaître. « On se rend compte que nous avons les mêmes enjeux, autour de l’irrigation, du renouvellement des générations, du recrutement des salariés ou des innovations techniques », souligne notamment Loïc Letierce. « Réfléchir ensemble sur ces défis est plus porteur. »
De plus, un important travail de collecte de données a été réalisé depuis la création de l’AOPn. Ces statistiques offrent aux producteurs une meilleure vision du marché. L’AOPn est la seule à disposer de tels chiffres sur cette production très spécifique, qui se distingue de la première gamme notamment par une exigence de qualité et des plannings de production au plus près des besoins des industriels.
Complexité des cahiers des charges
Un maraîcher en quatrième gamme produit souvent par ailleurs des légumes frais vendus bruts. Mais pour la quatrième gamme, 100 % des relations sont contractualisées entre les fabricants et les producteurs. Ceux-ci doivent notamment répondre à des cahiers des charges stricts. Plus de neuf producteurs sur dix sont certifiés Global Gap (Good agricultural practices) et beaucoup HVE (Haute valeur environnementale) et Leaf (Linking environment and farming). Ils sont soumis à des contrôles réguliers sur la teneur en résidus de phytos ou la présence éventuelle de contaminants. La complexité des cahiers des charges, qui ne sont pas toujours harmonisés entre fabricants, est un autre dossier sur lequel l’AOPn souhaite avancer.
Les producteurs de quatrième gamme tiennent un planning des cultures très exigeant, pour que les fabricants puissent fournir le marché toute l’année avec des produits d’une très grande fraîcheur, la mise en vente en magasins ayant lieu à peine deux ou trois jours après la récolte.
72 % des Français achètent des légumes frais de quatrième gamme. Il s’agit à 85 % de salades (1), mais aussi à 9 % de fraîche découpe, 4 % de crudités, 2 % des légumes prêts à cuire et 1 % d’herbes aromatiques. Les maraîchers cultivent une grande variété d’espèces pour ce segment de marché : carottes, radis, betteraves, chou-fleur, chou rouge, pommes de terre, ainsi qu’une vingtaine de variétés différentes de salade allant de la famille des laitues, des jeunes pousses ou des chicorées. Chacune d’elles a ses particularités, qu’il s’agisse de sensibilité aux températures ou de produits phytosanitaires homologués. Les maraîchers sont généralement spécialisés dans quelques produits selon leur région et leur « affinité » de production.
Les ventes progressent en 2025
Sur la principale période de production qui va d’avril à octobre sur l’Hexagone, la salade pour la quatrième gamme provient à 90 % de maraîchers français. En moyenne sur une année complète, 60 % de la salade prête à l’emploi est d’origine française. En hors saison, les industriels complètent avec des légumes d’Espagne ou d’Italie. Ils affichent l’objectif de diminuer la part de ces importations, tout en continuant de répondre à une difficile équation, celle de répondre à la demande du marché, y compris en hors saison.
Car les salades et légumes prêts à l’emploi sont désormais ancrés dans les habitudes de consommation des Français. 110 000 tonnes ont été vendues en magasins et restauration hors domicile en 2024, soit cinq fois plus qu’il y a trente ans. Par acheteur, cela représente quatorze sachets par an. Et depuis le début de l’année, tous les segments de la quatrième gamme ont connu une progression des ventes, de 10 % en moyenne sur les quatre premiers mois de 2025 par rapport à la même période en 2024 (1).
Vers une interprofession
La création de l’AOPn marque une étape dans la structuration de la filière. Les fabricants de produits végétaux frais prêts à l’emploi étaient, quant à eux, regroupés en syndicat, le SVFPE, depuis 1986. Les deux structures travaillent aujourd’hui à construire une interprofession qui porterait les enjeux de cette production et qui donnerait une meilleure visibilité à l’ensemble de la filière. Avec l’objectif ambitieux d’y parvenir à la fin de l’année 2024 ou au début de 2025.
(1) Selon le syndicat des fabricants de produits végétaux frais prêts à l’emploi (SVFPE) avec l’institut Nielsen. Cumul annuel à date arrêté au 20 avril 2025.
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